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Eugène Despois et Raymond Despois



Chronique d'un après-midi de lecture     par Coline Fordinois


Le vendredi 24 février nous étions une dizaine réunis autour de la grande table de l'AVH pour la traditionnelle séance de lecture. Ce que nous ignorions, c'est que nous allions recevoir un cadeau. Non pas un paquet bien enrubanné, mais deux heures d'évasion dans le monde de Raymond DESPOIS.

Il arrive en compagnie de Nicole Billaut, s'asseoit au milieu de nous, et dépose les trois volumes qui sont le fruit des observations de toute une vie. Il ne s'agit pas de romans, mais de recueils de textes réunis sous les titres de :
-      les sandales en pneu
-      les babouches de la sirène
-      le panier du pêcheur de lune.

Raymond est un octogénaire habité par l'esprit d'un jeune homme comme nous allons le découvrir au fil de sa lecture. Sa jeunesse, ses voyages, ses randonnées en montagne, sa famille ont apporté de l'eau au moulin de sa littérature.

Il choisit quelques extraits tirés de son oeuvre et nous les lit. Qui mieux qu'un auteur pourrait faire partager les émotions que sa main a couchées sur le papier !

D'abord, nous le suivons en Tunisie autour de sa maison natale ; sous le soleil ardent, dans la poussière d'un sol desséché. Nous assistons, impuissants, au chagrin d'un petit garçon confronté à la cruauté des hommes ; la rencontre d'un criquet transpercé par une épine d'acacia. Nous patageons la douleur de cet enfant, dans un jardin de douceur fleurant le jasmin, qui s'émeut de la survie douloureuse du pauvre animal sacrifié par une main de berger malveillant.

Les textes se suivent, ils sont parfois pleins d'humour, de fantaisie, de poésie, d'imagination.

De temps en temps, Raymond déclare, : " vous en voulez encore ? " et devant l'enthousiasme général, il poursuit simplement sa lecture.

Nous nous trouvons maintenant dans un paradis où des centaines d'anges travaillant dans un atelier dont le patron est le bon Dieu, fabriquent des insectes qui peupleront notre terre. Ils assemblent des centaines de pattes poilues, des morceaux d'élytres, des mandibules... Mais voilà qu'un petit chérubin espiègle contruit sous la table, au gré de son imagination, un animal qui ne ressemble pas à ceux de ses collègues : il tire exagérément sur les ailes, les colore vivement au gré des teintes qui lui tombent sous la main et ose présenter son travail à Dieu ; ce dernier, un peu surpris, donne vie à cette extravagance et déclare : nous l'appellerons : Papillon !

Est-ce au cours d'une de vos promenades, en observant un de ces lépidoptères, qu'un génie de la poésie a fait naître un aussi beau récit dans votre imagination afin de nous en faire profiter ?

Une autre histoire ressemble à une peinture, une marine bretonne, une marine fantastique, et qu'il veut nous faire croire réaliste. Les sirènes n'y sont pas des femmes poissons, mais des femmes oiseaux : l'une d'entre elles laisse sur le front d'un pêcheur l'empreinte d'un baiser brûlant en remerciement de lui avoir sauvé son bébé perdu en mer. Il taira toute sa vie, l'origine de cette trace indélébile, faisant de lui le gardien d'une histoire incroyable.

L'ambiance est mystérieuse, surprenante, on y sent la menace du danger de l'océan et de créatures inconnues.

Monsieur Despois, je ne suis pas une chroniqueuse littéraire et je n'ai sans doute pas trouvé les tournures appropriées à ce genre de critique, cependant, je ne pense pas me tromper en disant que votre style alerte, votre sens de l'observation sans faille, vos rêveries d'enfant devenu grand, vos délicatesses de poête, nous ont fait vivre ailleurs deux heures délicieuses.

Nous espérons qu'un jour prochain, vous voudrez bien nous raccompagner dans votre monde !


Le texte ci dessus provient d’une page Internet dont nous n’avons pu obtenir les coordonnées, son auteur garde ses droits pleins et entiers. Au passage nous lui adressons nos compliments.

Au cimetière du Montparnasse, on peut voir ce monument réalisé par Ernest Christophe, grace à une souscription, en souvenir d’Eugène Despois, « professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand et démissionnaire au 2 décembre ».
Eugénie et André Despois ses parents y sont également enterrés.

Eugène considérant le travail fait par lui même pourrait se dire à lui-même: " Je suis fier de toi Eugène, tu fus un honnête contributeur pour la culture française !"

La lignée féconde, intellectuellement parlant, des Despois s’est poursuivie avec son fils Eugène qui fut écrivain, puis par Raymond Despois notre contemporain né en 1925.

Sur les traces du peintre André Despois.

Autres éléments apparus au fil du temps.

L’actualité de notre recherche

Promenade au Sénat dont son beau-frère fut l’architecte rénovateur. Remerciements au Pdt du Conseil Gal de l’Yonne

Son fils Eugène fut écrivain, son arrière petit-fils Raymond également.

Un simple aperçu de ses tableaux ainsi que ceux d’Eugénie son épouse

Sa vie son oeuvre :-)

 Un bref survol.

Eugène Despois, est né à Paris le 25 décembre 1818, il est mort dans cette ville le 23 septembre 1876.

Il était le fils d'Antoine Despois, peintre d'histoire. Il se fit recevoir à l'Ecole normale en 1838 , puis devint successivement professeur de rhétorique à Bourges et au lycée Louis-le-Grand à Paris. Après le coup d'État du 2 décembre 1851, comme beaucoup d’autres, tels Frédéric Morin et Jules Barni, il fut démi de ses fonctions pour ne pas avoir prêté serment à Napoléon III

Il se livra dès lors à l'enseignement libre et à des travaux littéraires. Outre plusieurs éditions annotées d'auteurs classiques, il a donné les traductions de Rutilius Numatianus, d'Aratus, de Rufus Festus Avienus (1843), dans la bibliothèque latine-française de Panckoucke, ainsi que celle des Satiriques latins, dans les Chefs-d'œuvre des littératures anciennes. Avec Charles Jourdain et Victor Cousin, il prit part à la publication des œuvres d'Abélard en latin de 1849 à 1859.

À partir de 1870, il fut employé comme bibliothécaire-adjoint à la Sorbonne. En 1873, il commença une remarquable édition des Œuvres de Molière que Paul Mesnard acheva après sa mort.

En dehors de ces activités littéraires, il collabora à plusieurs journaux et recueils périodiques, comme la Liberté de penser, la Revue des Deux-Mondes, la Revue de Paris, la Revue nationale, la Morale indépendante, etc. Il participa aussi avec Henri Brisson à la fondation du journal l’Avenir en 1854. Ce furent surtout ces articles qui le firent connaître de ses contemporains. Il exposa ses idées républicaines, son libéralisme et son goût pour la liberté et la dignité humaine.



Ses principales publications:


Traduction des Œuvres de Rufus Festus Avienus (Panckpucke 1843) ;
Edition des Dialogues de Fénelon, accompagnées de notes (Paris 1846) ;
La Révolution d’Angleterre (1861) ;
Les Lettres et la liberté (1865) ;
Vandalisme révolutionnaire (Baillière 1868), plaidoyer en faveur de l’œuvre civilisatrice de la Révolution ;
Lexique de la langue de Racine en collaboration avec Paul Mesnard ;
Œuvres de Molière, en collaboration avec Paul Mesnard (Paris Hachette 1873-1900 13 vol.), Collection des Grands écrivains de la France ;
Le Théâtre français sous Louis XIV (1874)

Monument élevé au cimetière Montparnasse en la mémoire d'Eugène.